
Nantes Atlantique. Aller en train à l'aéroport ? c'est faisable

Spécialiste du ferroviaire, Bernard Fourage conteste l’étude commandée cet automne par la Ville de Rezé. Selon lui, on peut doubler la voie ferrée, et même jusqu’à Sainte-Pazanne.
Le 7 novembre dernier, Ouest-France relatait les résultats d’une étude commandée par la Ville de Rezé au cabinet nantais Omnibüs, pour savoir si une liaison en train vers l’aéroport pouvait être développée.
Mais selon cette étude, réhabiliter l’ancienne voie de desserte ferroviaire, qui part à hauteur
d’Airbus pour rejoindre Nantes-Atlantique, « coûterait bien trop cher et prendrait au moins une dizaine d’années. »
Quelques mois plus tôt, les trois médiateurs nommés par le Premier ministre avaient dit à peu près la même chose : « la configuration en cul-de-sac de cette desserte, ainsi que la nécessité d’obtenir des fréquences suffisantes, exigeraient de lourds travaux. »
Mais Bernard Fourage n’est pas d’accord. Cet ancien cadre de la SNCF, aujourd’hui consultant au nom de la société qu’il a créée, ESG infra, contes

Bernard Fourage est consultant, son entreprise se nomme ESG Infra. | Ouest-France
Parallèlement à la prolongation du tramway depuis la Neustrie, pourquoi l’hypothèse du train n’est-elle pas retenue à l’heure qu’il est ?
Parce que l’actuel aéroport a été conçu en fonction du « tout automobile ». S’il était mieux desservi par le tram ou le train, cela ferait baisser considérablement les recettes de parking pour le concessionnaire, c’est une des explications.
Une liaison gare de Nantes-aéroport pourrait se faire en combien de temps ?
Avec les TER actuels, qui possèdent une bonne capacité d’accélération, j’estime qu’on peut faire le trajet en huit minutes. On pourrait aussi imaginer que des wagons arrivant de Roissy par exemple, prolongent jusqu’à l’aéroport pour y déposer des passagers.
Autre variante, une navette, sorte de RER, qui après la gare de Nantes prendrait des passagers vers l’hôtel de région, le lycée Nelson-Mandela… Avec correspondance à Beaulieu pour le busway 4, et correspondance à Mangin avec les lignes 2 et 3 du tramway.
Mais il n’y a qu’une seule voie entre Rezé et l’aéroport, il faudrait donc la doubler ?
En avril 2013 déjà, un comité de ligne réunissant les usagers des transports, la Région et Réseau ferré de France (RFF) envisageait de doubler la voie entre le pont « Eiffel » de Pirmil et Sainte-Pazanne, où la ligne vers Pornic se sépare de celle qui va vers Saint-Gilles-Croix-de-Vie.
En 2013, cette ligne était déjà fréquentée par un million de passagers par an. Avec deux voies et une meilleure desserte de l’aéroport, on pourrait augmenter nettement la fréquentation.
Cela coûterait une fortune ?
Autour de 35 millions d’euros selon mes estimations, pour un chantier que je considère comme réalisable en trois ans sur le premier tronçon Rezé/aéroport. Cela ne nécessiterait pas d’expropriations selon moi.
35 millions, c’est à comparer aux trois milliards qu’a coûtés la ligne à grande vitesse (LGV), et aux 123 millions que coûteront les travaux très bling-bling de la nouvelle gare de Nantes.
Il faudrait construire un pont sur le périphérique ?
Non, ni tunnel ni pont, car des franchissements aériens du périphérique existent déjà près des portes de Retz et de Grandlieu. En revanche, juste après le périphérique, il faudrait créer une nouvelle station, près de l’IRT Jules-Verne et d’Airbus.
Cette station se situerait à la jonction de l’ancienne desserte qui mène à l’aéroport distant de deux kilomètres, et de la ligne qui part vers Pornic et Saint-Gilles-Croix-de-Vie.
Doubler la voie, n’est-ce pas du bruit en plus pour les riverains ?
Ce sont les vieilles voies ferrées qui sont bruyantes, avec des coupons tous les dix-huit mètres. Les voies ferrées récentes, dont les rails sont soudés, sont beaucoup plus silencieuses.
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