SNCF. Le XXIe siècle entre en gare
8 juin 2015 à 07h19 / Hervé Queillé / 6 commentaires
Pour l'arrivée de « la ligne grande vitesse », en 2017, les gares bretonnes se font belles (200 M€ de travaux), tout en s'adaptant aux nouveaux modes de vie et de déplacement.
RENNES
REDON
MORLAIX
(vous retrouverez certaines de ces photos dans "les futurs PEM")
Le choc est évidemment moins fort que lorsque le « chemin de fer » est arrivé en Bretagne entre 1850 et 1860. Néanmoins, c'est une réelle révolution qui s'opère à toute vapeur dans les onze gares TGV, lesquelles répondent désormais au joli nom de « pôles d'échanges multimodaux » (PEM). Le PEM de Guingamp (22), récemment inauguré, a donné le coup de sifflet du départ, après huit années de travail entre SNCF, communautés de communes et Région. « Un partenariat essentiel car il faut redimensionner les gares pour les adapter à l'augmentation constante et forte du trafic TER et à celle, prévisible, du TGV à partir de 2017 », explique Emmanuel Clochet, directeur des gares de Bretagne et des Pays-de-la-Loire. Le nombre de voyageurs devrait ainsi passer de 10 à 15 millions en 2020 à Rennes et doubler dans les autres gares. Par ailleurs, les gares se situent désormais à la confluence de plusieurs modes de déplacement (bus, autocars, taxis, vélos ou voitures électriques) et de nouvelles pratiques (covoiturage, voiture partagée...). D'où un réaménagement de leurs abords : agrandissement des parkings (*) et accès routiers. « Il ne sert à rien de gagner 30 à 45 mn sur le Paris-Brest si on perd presque autant de temps dans des embouteillage précise Emmanuel Clochet.
Le choc est évidemment moins fort que lorsque le « chemin de fer » est arrivé en Bretagne entre 1850 et 1860. Néanmoins, c'est une réelle révolution qui s'opère à toute vapeur dans les onze gares TGV, lesquelles répondent désormais au joli nom de « pôles d'échanges multimodaux » (PEM). Le PEM de Guingamp (22), récemment inauguré, a donné le coup de sifflet du départ, après huit années de travail entre SNCF, communautés de communes et Région. « Un partenariat essentiel car il faut redimensionner les gares pour les adapter à l'augmentation constante et forte du trafic TER et à celle, prévisible, du TGV à partir de 2017 », explique Emmanuel Clochet, directeur des gares de Bretagne et des Pays-de-la-Loire. Le nombre de voyageurs devrait ainsi passer de 10 à 15 millions en 2020 à Rennes et doubler dans les autres gares. Par ailleurs, les gares se situent désormais à la confluence de plusieurs modes de déplacement (bus, autocars, taxis, vélos ou voitures électriques) et de nouvelles pratiques (covoiturage, voiture partagée...). D'où un réaménagement de leurs abords : agrandissement des parkings (*) et accès routiers. « Il ne sert à rien de gagner 30 à 45 mn sur le Paris-Brest si on perd presque autant de temps dans des emb
Des gares « à vivre »
« L'objectif est que le passager puisse passer facilement d'un mode de déplacement à un autre », indique Emmanuel Clochet. Le concept de gare est lui-même chamboulé par ces nouvelles exigences : « Outre les horaires des trains et le numéro du quai, le voyageur trouvera aussi les horaires des bus et autocars, l'itinéraire pour rejoindre les taxis ou les vélos électriques mais aussi des promotions sur les restaurants et les animations de la semaine dans le secteur ». D'autre part, les PEM vont proposer des espaces où l'on pourra travailler et recharger ses mobiles et ordinateurs. Outre « la presse » et le nécessaire de toilette, par exemple, le voyageur pourra également se restaurer « de façon plus diversifiée que le jambon-beurre et plus souple que le buffet de la gare ».
Porte d'entrée du territoire
Des animations (concerts, expositions, piano à disposition...) auront également pour but de distraire les usagers du rail dans ces gares au nouveau look mais qui ne devraient pas perdre leur caractère, selon la SNCF. Si le même cabinet d'architectes, AREP, filiale de la SNCF, a planché sur toutes les gares, les rénovations tiennent compte de l'existant et de l'environnement. D'où le concept de gare-bateau à Lorient ou les passerelles « oiseaux » à Morlaix et Saint-Brieuc, avec le souci de faire de la gare « une porte d'entrée sur le territoire ». Ce n'est ainsi pas un hasard si les communes profitent de l'occasion pour lancer des opérations immobilières visant à revitaliser et à changer l'image des quartiers de gare. Et entendent bien, en tant que principaux financeurs (25 % à la charge de la SNCF) récolter les fruits de leurs investissements, ne se contentant pas de voir passer les trains.
* Sauf dans les agglomérations où l'offre de transports en commun est pertinente.
En complément
TGV-TER : 135 M€ pour assurer les correspondances
35 M€ pour la mise au goût du jour des petites gares TER, plus 100 M€ pour l'achat de nouveaux trains : la Région a investi dans un programme de complémentarité TGV-TER afin que le gain de temps entre Paris et la pointe du Finistère profite à tous les territoires, y compris le Centre-Bretagne. « Il est essentiel que les dessertes et correspondances avec les gares TGV soient assurées en tout point de la région, estime, en effet, Gérard Lahellec, vice-président du conseil régional en charge des transports. Nous avons donc préparé les gares en conséquence, aménagé ou agrandi des parkings, construit des passerelles, comme à Plouaret (22) et acheté dix nouveaux trains, qui viendront s'ajouter aux 17 qui sont déjà en cours de livraison jusqu'en 2017 ». D'autres aménagements ou adaptations seront également réalisés. À l'instar d'une aire de covoiturage et de correspondance à proximité de Montauban-de-Bretagne (35) ou d'une liaison directe Pontivy-Rennes six fois par jour, en plus des 66 cars déjà en service, qui mettra la commune morbihannaise à trois heures et demie de Paris.
TER : le trafic a doublé en dix ans
« En fait, explique Gérard Lahellec, nous avons fait le contraire de ce qui est préconisé par la Cour des comptes, qui affirme que le TGV n'est pas destiné à desservir les territoires. Nous avons commencé à aménager et à bâtir la modernité ferroviaire pour tous les territoires et toutes les catégories sociales avant même l'arrivée du TGV ». « Depuis dix ans, poursuit l'élu, la Région consacre ainsi 30 % de son budget à la mobilité. Nous avons multiplié par deux la fréquentation des TER qui étaient dans un état de délabrement total, il y a douze ans. Ce qui démontre bien que l'intervention publique peut être efficace et n'est pas synonyme d'accroissement de la dette ».
Les TGV rouleront-ils toujours en Bretagne ?
L'ouverture du rail à la concurrence pour le trafic passagers, à partir de 2019, peut-elle conduire la SNCF à ne plus faire rouler de TGV après Rennes ? Une SNCF qui pourrait être tentée ou amenée à prendre une telle initiative si elle venait à être malmenée par des concurrents « low cost » pratiquant des tarifs « agressifs », ne proposant des trains que sur le « segment » le plus rentable vers l'Ouest : la ligne Paris-Rennes. Cette interrogation a conduit, en tout cas, la Région à demander à l'opérateur des garanties, en signant une « convention de desserte », « malheureusement pour seulement cinq ans (à partir de 2017) », regrette Gérard Lahellec. En tout état de cause, la SNCF s'est engagée, non seulement à amener ses TGV jusqu'à Brest et Quimper, mais à ce qu'ils ne s'arrêtent pas avant Rennes. En revanche, les arrêts actuels en Bretagne seront maintenus. D'autre part, la Région a obtenu la mise en service de quatre allers-retours supplémentaires en TGV, ce qui permettra d'assurer la desserte de certaines gares TER. Enfin, la continuité sera de règle pour les titulaires d'un billet TER qui pourront utiliser un TGV afin d'atteindre leur destination finale, en acquittant un petit supplément. « Sinon, il aurait fallu
L'ère du numérique
Outre leur transformation physique, les gares changent de siècle en entrant de plain-pied dans le numérique. Et ce, en créant des espaces réservés pour les voyageurs mais aussi via des sites spécifiques à chaque établissement. En un an, la fréquentation des pages Facebook des gares a été multipliée par quatre. Cet engouement semble mobiliser de véritables communautés, à l'instar de la page des « Amis de la gare de Rennes ». KorriGo, le billet de transport multimodal, relève de la même démarche. Lancée à Rennes en 2006, la carte jaune KorriGo est un moyen de paiement électronique universel - et d'information sur le trafic - qui permet d'emprunter de nombreux transports publics en Bretagne. (Bus de Rennes et d'Ille-et-Vilaine, de Brest, réseau TER...).
Dans les gares, les achats vont bon train
La SNCF a constaté qu'à chaque fois que des gares sont réaménagées, avec création de services, de nombreux habitants du quartier en profitent pour venir y effectuer des achats. 10 % des personnes qui fréquentent la gare de Rennes ne seraient ainsi ni des voyageurs ni des accompagnateurs.
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