Pontivy.l'ancienne gare s'ouvre au public avant travaux

Pontivy.l'ancienne gare s'ouvre au public avant travaux
22/08/18


Le chantier dans l'ancienne gare de Pontivy n’a pas encore pu commencer, à cause d’un local télécoms de la SNCF. Cela n’empêche pas Jean-Philippe Vanwalleghem, racheteur du bâtiment, d’entretenir l’endroit.
Des choses que Jean-Philippe Vanwalleghem aime, il y en a des tas. Comme donner le départ au car de 15 h 15 vers Rennes, comme s’il s’agissait d’un train. En tenue, avec sifflet et clairon, s’il vous plaît. De quoi faire sourire les passagers, juste avant le trajet.

Mais le plus beau coup de foudre de Jean-Philippe Vanwalleghem reste bien évidemment avec ce bâtiment, laissé à l’abandon par la SNCF, en novembre 2014. Preuve en est avec les curieux du jour qui entrent dans le bâtiment. « C’est rouvert ? On peut acheter nos billets ici ? », espèrent certains. Mais ce n’est pas le projet de l’Angevin, qui vient entretenir la bâtisse vieille de 1864 environ tous les quinze jours.

[size=30]Un retard dans la vente de la gare[/size]

S’il dispose des clés et qu’il connaît par cœur les moindres recoins des 600 m² de locaux, il n’en est pas propriétaire. Du moins, pas officiellement. Son offre d’achat a été acceptée par la SNCF, mais un souci imprévu est en cours de résolution. « Il y a 20 m² de local télécoms qui raccorde tous les passages à niveau de la ligne. La SNCF a oublié d’avertir le service compétent lors de la vente. »

[size=30]Une entreprise de modélisme ferroviaire[/size]

Le compromis de vente aurait pu être annulé s’il n’y avait pas eu renégociation. « Je voulais absolument acheter la gare. Alors je leur ai proposé de leur louer le local pour éviter qu’ils aient à le transférer quelque part et retarder encore plus les travaux. » Le dossier a donc traîné en longueur. « La signature du compromis devrait se faire le 30 août. On verra ce qu’il en est. »
Jean-Philippe Vanwalleghem garde son projet de base, de faire de la gare « un lieu de vie, de passage ». Des travaux qui commenceront après novembre et pour 800 000 € d’investissements. 
La salle des guichets accueillera Bretagne modélisme, un commerce de modélisme ferroviaire. Cette société va s’installer, en attendant, à Locminé, à Kerhuidel. Le hall d’accueil devrait être composé d’une série d’objets liés aux gares et aux trains.

L’ancien local des cheminots, situé sur la droite du bâtiment, pourra accueillir une association de Saint-Brieuc, qui ne peut pas faire circuler des trains sur les voies. L’étage sera, lui, transformé en logements à louer. Il semblerait bien que le rêve de ce Ch’ti est enfin en train de se réaliser.

Complément
26/05/18
Jean-Philippe a acheté... une gare et tous ses trésors

Nouveau propriétaire d'une gare abandonnée à qui il veut redonner souffle et vie, Jean-Philippe Vanwalleghem nous a raconté, cette semaine, ses récentes trouvailles dans l'immense bâtisse de la cité napoléonienne. Des vestiges de l'histoire exhumés, et qu'il exposera dans son futur musée, à la gare, d'ici 2021. Ou un peu avant...

De vieux documents ...


« Ce sont des documents qui datent de très longtemps, des années 60 probablement. Il y a notamment le protocole d'utilisation d'un locotracteur. Je l'ai retrouvé dans la lampisterie. Pour ouvrir cette pièce, c'était tout une histoire :en fait, lors de l'achat de la gare, je n'ai eu que deux clés, celle de la salle d'attente et l'autre qui ouvre les logements. Ensuite, je me suis débrouillé pour avoir les autres clés et au final, j'en ai eu 200 ! Seules les cinq dernières ont servi, pour ouvrir notamment cette fameuse lampisterie ».

Une grande clé...


« Ça, c'est une mise en scène. C'est en fait une clé récupérée dans la gare d'Auray. Un copain, là-bas, m'a dit : "Tu la veux ? Car elle termine à la poubelle sinon". J'ai bien entendu accepté et je la mettrai dans le musée, aux côtés d'autres pièces ».

De belles lampes...

 



« Dans la lampisterie, il y avait également des lampes à pétrole. Mais également de vieux accessoires et un meuble de lampiste. Que d'émotion de retrouver cela ! »

De vieux panneaux...


« Dans le grenier, en regardant au plafond, je me suis rendu compte qu'il y avait des trucs métalliques pour boucher les trous. Je me suis dit : "c'est quoi, ces trucs" ? J'ai alors tapé dedans et me suis rendu compte que c'était de vieux panneaux... Un jour, un mec est venu de Paris. Il voulait me les racheter. J'ai dit : "rien du tout ! Tout ces objets restent à Pontivy, car ce sont des vestiges pontivyens !". Je les mettrai dans la salle d'attente pour que tout le monde puisse les voir ».

Un cadran légendaire...

 


« Il était dans le grenier, tout là-haut. Je l'avais déjà remarqué en passant devant mais sans savoir que c'était le cadran de l'ancienne pendule de l'époque, installée sur le fronton de la gare. C'était une plaque ronde, dégueulasse, au milieu de gravats. Un jour, je l'ai soulevée. C'était bien lourd. Et j'ai vu un chiffre. Puis deux. Et me suis dit : "Purée, c'est le cadran !". J'ai eu beaucoup de difficultés à le descendre mais j'ai eu aussi beaucoup d'émotions. C'est un cadran de l'époque, qui se remonte toutes les semaines. Alors je ne vais pas le remettre sur le fronton, mais plutôt dans la salle d'exposition. Sur le fronton, on mettra une pendule plus récente, plus facile à faire fonctionner ».

Une boîte de Chicorée...


« J'ai également trouvé cette boîte de chicorée qui, en fait, n'était autre qu'une urne pour faire voter le personnel et les syndicats, lors des comités d'entreprise dans la gare de Pontivy. En découvrant tout cela, ça m'a encore fait replonger dans le passé, quand j'étais gosse ».

Quoi d'autres ?....

« J'ai tout remué là-dedans. J'ai fait le tour du grenier. Tout est vide, il reste les deux grandes caves que je n'ai pas encore totalement visitées. Mais je doute qu'il y ait quelque chose. J'ai trouvé déjà des tas de papiers et documents. En les empilant, ça fait un mètre de haut ! En attendant de trouver éventuellement d'autres vestiges, l'objectif à court terme est de préserver la gare, la sécuriser, puis lui redonner vie. J'ai déjà profité pour remplacer les fenêtres en haut, y installer un drapeau français pour la journée du 8 mai, une affiche des 80 ans de la SNCF... Je veux refaire vivre ce bâtiment !».
Pierre Bernard