13 02 2023
Sa mission première, la sécurité des trains en gare de Châteaulin. Mais Jérôme Artois doit autant gérer les aiguilles que les usagers. Une tâche essentielle à l’heure où le guichetier a disparu de la circulation.
Vendredi 10 février 2023. Il est 12 h 09. La sonnerie retentit au poste de contrôle de la gare de Châteaulin. L’un des neuf TER allers-retours de la ligne vient de quitter Brest. Jérôme Artois, à son poste depuis 5 h 30, stoppe l’alarme. « Le dernier de ma journée avant le passage de relais ! » Paré pour accueillir le train en gare. Il suit son itinéraire sur ordinateur. L’œil sur son block, l’armoire grâce à laquelle il autorise la circulation via la signalisation. Direction, ensuite, le poste d’aiguillage. Ici, c’est à la force du bras. « On s’y fait très vite », rigole-t-il. Déviation. Le train de Brest ira à son quai. « De l’anticipation, toujours ».
Un métier qui peine à séduire
Chargé de casting durant treize ans pour la télévision, Jérôme, 42 ans, s’est reconverti en 2017 dans ce job qui peine encore à recruter : « Pour beaucoup, aiguilleur du rail, c’est être dans la graisse » déplore son responsable Olivier Rouveure. Jérôme acquiesce. Originaire de région parisienne, il a été formé cinq mois durant à la réglementation et au poste. Son grand bain ? Paris-Bercy où un train s’arrête toutes les dix minutes « sans compter les croisements ». Là-bas, on peut aiguiller non pas sur deux itinéraires (une voie centrale et une d’évitement à Châteaulin) mais sur… 46 !
« Notre block manuel, c’est du basique. Il n’y a que deux itinéraires possibles », s’amuse Jérôme Artois, qui se rappelle des 46 itinéraires possibles sur celui de la gare de Paris-Bercy, du temps où il y travaillait encore. (Photo Le Télégramme/Alexis Souhard)
À bonne école, Jérôme a tiré la conviction qu’il n’avait pas le droit à l’erreur. « Il s’agit d’assurer la sécurité des trains et des usagers. Me dire ça me permet d’avoir une adrénaline, d’être sur le qui-vive. C’est la routine, sinon, qui fait faire de mauvaises choses ». Cet aveu d’exigence, même dans une gare peu fréquentée, tient à la singularité de l’axe Landerneau-Quimper rénové en 2017 : sa voie unique qui interdit tout croisement hors gare : « On est, ici, à la base de ce qu’est le ferroviaire ».
Beaucoup hésitent à frapper à ma porte. Mais je dis à tous : “Venez me voir !” Il n’y a pas d’affiches expliquant cela. À ce titre, j’ai fait remonter qu’on manquait de communication en gare.
« Dans une gare à Paris, on se sent plus seul »
La façon de procéder diffère dans une telle gare. À côté, Paris avait des airs de ruche avec 40 à 50 agents en action chaque jour. Chacun à son poste, sans interférence. Ce qui fait dire à Jérôme Artois qu’à Bercy, « paradoxalement, on se sent un peu plus seul. On a confiance en nos collègues, on sait quoi faire. Il y a peu de liens ».
Jérôme Artois a, dans une petite gare comme celle de Châteaulin, une mission en plus : celle de guider les usagers. « Le mieux, c’est d’anticiper les mécontentements ou les malentendus. C’est bénéfique autant pour les usagers que pour nous qui devons faire partir le train à l’heure ».
Ici, son poste implique beaucoup de relationnels avec l’usager. Si à Paris, il n’était cantonné qu’à la gestion du trafic, il a ici un rôle d’interface. Réponses au public en cas de retard de train, conseils sur le quai… « Quand des usagers craignent de rater leur TGV à Quimper pour cause de retard de TER, j’en avise le service d’escale et on appelle un taxi si ça en vaut le coup ».
« Venez me voir ! »
Si « certains regrettent encore le guichetier », Jérôme fait avec, tente de trouver des solutions. Conseille d’aviser avec le contrôleur à bord du TER en cas de paiement avec des billets (l’automate à l’extérieur ne les accepte pas). Tente de compenser la disparition du guichet en janvier 2018. « Beaucoup hésitent à frapper à ma porte, déplore-t-il. Mais je dis à tous : “Venez me voir !” Il n’y a pas d’affiches expliquant cela. À ce titre, j’ai fait remonter qu’on manquait de communication en gare ». La tâche ne le révulse pas, loin de là. « J’ai aimé passer des week-ends à rencontrer 200 personnes pour des castings. Autant dire qu’ici, je ne suis pas à plaindre ! »
Sur une voie unique comme celle de Landerneau-Quimper, il est souvent essentiel de changer les aiguilles au moindre train qui arrive en gare. Ce qui signifie pour l’agent de circulation : se faire les bras sur les leviers.
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