Brest. Il y a 150 ans, l'arrivée du premier Paris-Brest
Brest - 14h58- 25.04.2015
Delphine VAN HAUWAERT.
Il y a 150 ans, le premier Paris-Brest arrive en gare. Tout un territoire est désenclavé. Il faut toutefois encore compter 17 heures pour faire le trajet vers la capitale...
L'histoire
Il est 17 h 20, ce 25 avril 1865, quand deux locomotives décorées de fleurs et guirlandes font une entrée remarquée en gare. Le premier Paris-Brest de l'histoire déverse ses voyageurs sur les quais flambant neufs.Parmi eux, du beau monde, à commencer par Armand Behic, ministre des Travaux publics représentant Napoléon III. À ses côtés, toute une flopée de sénateurs, députés, préfets bretons et Martin Bizet, maire de Brest.
Festivités « monstrueuses »
Pour les accueillir, mille invités triés sur le volet, tandis qu'à l'extérieur, une estrade a été installée pour les dames. Les festivités, « monstrueuses », dureront trois jours, avec banquet, feu d'artifice et cavalcade. « On a même profité de cette occasion pour lancer une nouvelle frégate cuirassée de la Marine, La Gauloise », raconte Serge Duigou, historien et conférencier.Ce qui se passe ce jour-là, à la pointe bretonne, « c'est vraiment l'événement du XIXe siècle dans la région ! On peut enfin sortir facilement de la Bretagne ». Auparavant, d'importants travaux ont été nécessaires « pour chevaucher les entailles de Saint-Brieuc et Morlaix », et ainsi poursuivre la ligne entamée vingt-cinq ans plus tôt au départ de Montparnasse.
En diligence... ou à pied !
Jusque-là, Penn-ar-bed - le bout du monde - n'avait jamais aussi bien porté son nom. « Pour rejoindre la capitale, les voyageurs montaient à bord d'une diligence. Avec le service normal, le moins cher, il fallait compter, au départ de Brest, six jours de trajet ! » Les plus pressés pouvaient toutefois faire le voyage en 53 heures en malle-poste, quasiment sans arrêt. « Mais il ne faut pas oublier que, jusqu'en 1850, le mode de transport le plus courant, c'était la marche. À l'image du trajet des Auvergnats venus travailler en Bretagne. »Désormais, dix-sept heures suffisent pour effectuer un Paris-Brest. « On peut presque faire l'aller-retour dans la journée. Pour les Bretons de l'époque, c'est un bond énorme dans la modernité. »
Le billet, « assez cher », reste toutefois une dépense exceptionnelle. Mais cela vaut le détour. « On traverse des régions dont on n'a pas idée : la Mayenne, la Sarthe... Idem pour les voyageurs rencontrés. »
Paris en boutique
Les rames transportent en effet des profils très divers, des décideurs politiques aux miliaires, en passant par les premiers touristes, les familles en pèlerinage ou celles allant rendre visite à un proche à Paris. C'est d'ailleurs de cette époque que date l'immigration massive de Bretons vers la capitale.En ville aussi, la vie change. « Grâce au convoi de marchandises, on trouve maintenant à Brest des magasins où acheter les nouveautés de Paris. »La suite de l'histoire s'écrit à l'échelle départementale avec la liaison, en 1967, du nord et du sud (Châteaulin-Landerneau). Puis la naissance des « petits trains ». « Au vu du nombre de stations balnéaires et ports de pêche, le Département a décidé la création de tout un réseau de petites lignes, allusion aux rails plus étroits (1 m au lieu de 1,435 m) », raconte celui qui s'est spécialisé sur le sujet. La première à être inaugurée est la Brest-Ploudalmézeau, en 1893.
Toujours plus rapide
Le système commence toutefois à péricliter dans les années 20 avec la concurrence des cars (voyageurs) et camions (marchandises), plus souples. « Tout est fini fin 1938. »Au même moment, les lignes classiques passent d'une gestion par des compagnies privées à celle de l'État. Sous l'impulsion du Front populaire, la SNCF est créée.
Cinquante ans plus tard, la durée du trajet Paris-Brest est considérablement raccourcie grâce notamment à la création de la Ligne grande vitesse (LGV) de Paris au Mans. Il faut aujourd'hui 4 h 10 au minimum pour l'effectuer, soit une demi-journée de gagnée en 150 ans ! Et cela va encore aller en diminuant.
Bientôt si proche de Paris
La prolongation de la ligne jusqu'à Rennes, en 2017, mettra la capitale bretonne à moins d'une heure trente de Paris. Et le Finistère dans tout ça ? Le voyageur brestois et quimpérois devrait gagner 45 minutes, grâce à des trajets directs de Rennes à Paris.Une chasse aux minutes qui fait sourire l'historien local. À l'époque du premier Paris-Brest, « le rapport au temps était totalement différent. Ça ne choquait personne de passer une ou plusieurs journées dans les transports ! »
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