Accueil
La loco à vapeur 141R ne sifflera plus à Nantes
18.06.2018
Classée monument historique, la locomotive à vapeur, perd son antre nantais. Vendredi, dernier coup de sifflet, direction le Mans.
Le nuage gris, le boucan d’enfer, tchût-tchût, psschhh, tac-tac-tac-tac… il adore, Jacques Praud. C’est même une passion. Depuis vingt ans, à Nantes, il veille sur la locomotive à vapeur R 1199, un joujou grandeur nature, entièrement reconstruit par deux cents doux rêveurs.et classé monument historique.
Alors évidemment, il a eu le cœur fendu quand il a compris que son cheval d’acier devait quitter Nantes. « Vous savez, j’ai pris le train à vapeur bien avant le TGV », raconte, nostalgique ce passionné de 71 ans.
Les villes comme Nantes se transforment à grande vitesse et l’ancienne locomotive américaine ne sera plus hébergée à la Moutonnerie. Ce site technique qui appartient à la SNCF sera entièrement métamorphosé. « La SNCF nous a dit qu’elle ne disposait plus de locaux adaptés. La loco étant classée, elle doit être mise à l’abri dans un lieu sécurisé », explique Daniel Violain, le secrétaire de l’association 141 R 1199, bientôt dissoute.
Elle a parcouru des milliers de kilomètres
Une nouvelle page de l’histoire ferroviaire se tourne. La loco, née en 1947, avait débarqué à Cherbourg, tout droit sortie des ateliers d’une usine Baldwin de Philadelphie. Un pur produit du plan Marshall pour aider l’Europe à se relever après la Seconde Guerre mondiale et à remplacer les machines détruites.
Il ne fallait que trois jours pour construire la locomotive. 1 340 machines furent ainsi livrées, clefs en main, sauf les dix-sept qui ont coulé à bord du cargo norvégien, le Belpamela, pris dans une violente tempête au large de Terre-Neuve.
« On y passait des jours et des nuits »
Mais il aura fallu douze années de boulot pour reconstruire cet engin, long de 14 mètres. Et en 2012, la bête fut remise en pression par des cheminots et des passionnés de trains. À bord de voitures postales, des voyageurs ont à nouveau savouré la lenteur et le vacarme, direction Lorient, Saumur, Paris, Saint-Gilles…
« On y passait des nuits et des jours, sourit Jacques Praud. Si le train partait à 7 h, on devait commencer à travailler la veille au soir. » Il faut sept heures pour faire chauffer le fuel lourd et huit heures de plus pour faire monter la pression.
« Nantes perd son patrimoine ferroviaire, soupirent les cheminots. Malgré le soutien des élus régionaux, départementaux et locaux, la SNCF, propriétaire de la machine, n’a pas proposé d’alternative nantaise. »
La R 1199, increvable, ne sera évidemment pas livrée au chalumeau. Avec sa rame, elle partira, vendredi 22 juin, direction la gare du Mans, où une nouvelle association devrait en prendre soin. Avec l’espoir, pour ces fous de vapeur, que les 140 tonnes avaleront encore du rail.
Marylise COURAUD.
18.06.2018 Classée monument historique, la locomotive à vapeur, perd son antre nantais. Vendredi, dernier coup de sifflet, direction le Mans.
Le nuage gris, le boucan d’enfer, tchût-tchût, psschhh, tac-tac-tac-tac… il adore, Jacques Praud. C’est même une passion. Depuis vingt ans, à Nantes, il veille sur la locomotive à vapeur R 1199, un joujou grandeur nature, entièrement reconstruit par deux cents doux rêveurs.et classé monument historique.
Alors évidemment, il a eu le cœur fendu quand il a compris que son cheval d’acier devait quitter Nantes. « Vous savez, j’ai pris le train à vapeur bien avant le TGV », raconte, nostalgique ce passionné de 71 ans.
Les villes comme Nantes se transforment à grande vitesse et l’ancienne locomotive américaine ne sera plus hébergée à la Moutonnerie. Ce site technique qui appartient à la SNCF sera entièrement métamorphosé. « La SNCF nous a dit qu’elle ne disposait plus de locaux adaptés. La loco étant classée, elle doit être mise à l’abri dans un lieu sécurisé », explique Daniel Violain, le secrétaire de l’association 141 R 1199, bientôt dissoute.
Elle a parcouru des milliers de kilomètres
Une nouvelle page de l’histoire ferroviaire se tourne. La loco, née en 1947, avait débarqué à Cherbourg, tout droit sortie des ateliers d’une usine Baldwin de Philadelphie. Un pur produit du plan Marshall pour aider l’Europe à se relever après la Seconde Guerre mondiale et à remplacer les machines détruites.
Il ne fallait que trois jours pour construire la locomotive. 1 340 machines furent ainsi livrées, clefs en main, sauf les dix-sept qui ont coulé à bord du cargo norvégien, le Belpamela, pris dans une violente tempête au large de Terre-Neuve.
« On y passait des jours et des nuits »
Mais il aura fallu douze années de boulot pour reconstruire cet engin, long de 14 mètres. Et en 2012, la bête fut remise en pression par des cheminots et des passionnés de trains. À bord de voitures postales, des voyageurs ont à nouveau savouré la lenteur et le vacarme, direction Lorient, Saumur, Paris, Saint-Gilles…
« On y passait des nuits et des jours, sourit Jacques Praud. Si le train partait à 7 h, on devait commencer à travailler la veille au soir. » Il faut sept heures pour faire chauffer le fuel lourd et huit heures de plus pour faire monter la pression.
« Nantes perd son patrimoine ferroviaire, soupirent les cheminots. Malgré le soutien des élus régionaux, départementaux et locaux, la SNCF, propriétaire de la machine, n’a pas proposé d’alternative nantaise. »
La R 1199, increvable, ne sera évidemment pas livrée au chalumeau. Avec sa rame, elle partira, vendredi 22 juin, direction la gare du Mans, où une nouvelle association devrait en prendre soin. Avec l’espoir, pour ces fous de vapeur, que les 140 tonnes avaleront encore du rail.
Marylise COURAUD.
» Guingamp 18 mai 1990 inauguration autorail A2E
» Lannion en 1994 X 2141 et X 2136 vert
» Brest Quimper Grève du jeudi 21 nov
» Rennes St Malo grève jeudi 21 novembre
» pas de grève Paimpol Guingamp Carhaix jeudi 21 novembre
» Dol Dinan St Brieuc Grève jeudi 21 novembre
» Nantes Rennes Grève jeudi 21 novembre
» Rennes Quimper Grève du jeudi 21 novembre