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Bonjour BiBi35
Je ne savais pas trop où placer cet article concernant la "vénérable".
Le Mans la Loco à vapeur retrouve sa gare, ses admirateurs
Julien BELAUD - 15/05/19
Dans le cadre de l’opération nationale Vive le train, le mastodonte de 1947 est sorti de son hangar. Une madeleine de Proust de 105 tonnes, pour ses anciens passagers.
Elle est venue de région parisienne pour retrouver une vieille amie, sur le quai numéro 1 de la gare du Mans, ce mercredi 15 mai 2019. Le train approche, ralentit et s’immobilise. Les wagons sont vides. Pourtant, les retrouvailles ont bien lieu. Annick, 73 ans, a rendez-vous avec la 141 R, une locomotive
à vapeur de 1947. Pour l’opération nationale Vive le train, les cheminots ont sorti le mastodonte de son sommeil et de son hangar, au sud de la ville.
Une larme coule sur la joue d’Annick. « Mon mari a travaillé dessus quand il était apprenti, au Mans, se souvient l’ancienne agent administratif SNCF. Il fallait entrer dans la boîte à fumée pour la nettoyer. Un travail pénible et plutôt salissant ! » Mais chez Annick, le Jean Gabin de La bête humaine, c’était son beau-père. « Il conduisait cette locomotive. Nous avions sa photo dans le salon, avec ses lunettes et son bleu de chauffe. Il était magnifique. Sa machine, c’était sa passion. Elle faisait partie de la famille. Il passait son temps à la nettoyer, à la graisser. C’est une énorme mécanique qui demande beaucoup de soins. »
[size=30]« C’est toute mon enfance ! »[/size]
Sur le quai, Olivier Aussage, membre de deux associations de sauvegarde du patrimoine ferroviaire (1), est lui aussi venu s’offrir une bouffée de nostalgie. « Le son des brûleurs de cette machine, c’est toute mon enfance ! » Car si la 141 R est une loco à vapeur, elle ne carbure pas au charbon, mais au fioul lourd. « Elle fait un boucan terrible, ça vibre de partout, c’est sale, l’odeur est épouvantable, énumère Éric Peronneau, agent SNCF et membre de l’équipe de manœuvre. Et en marche, on cuit devant et on gèle derrière ! »
Le monstre de 105 tonnes, fabriqué aux États-Unis et livré à la France lors du plan Marshall, après la Seconde Guerre mondiale, est entré en gare tracté par une locomotive plus jeune. Car en 2019, sa mise en route confine à l’attentat écologique : « il faut du fioul domestique pour réchauffer le fioul lourd pendant quatre à cinq heures, explique Olivier Aussage. Le fioul lourd, un épais goudron,
elle en consomme deux tonnes aux 100 km. Et 20 m³ d’eau. Mais le pouvoir calorifique, donc l’autonomie, est meilleur qu’avec le charbon. Et sans produire d’escarbilles, qui pouvaient déclencher des incendies sur le passage des tr
La 141 R a fait toute sa carrière au Mans, jusqu’aux années 1970. « Elle allait à Tours, à Caen, à Lyon, peut-être au Havre », indique Éric Peronneau. « Sa restauration complète coûterait environ un million d’euros, estime Olivier Aussage. Mais on pourrait embarquer des passagers pour voyage dans le temps ! »
La locomotive sera de nouveau exposée en gare du Mans samedi 18 mai 2019, de 10 h à 16 h.
(1) L’Amicale des anciens et amis de la traction vapeur (AAATV) Centre Val de Loire et l’Association de préservation du patrimoine et des métiers ferroviaires (APPMF) dont il est directeur technique.
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