Cars Macron : [size=38]Cars Macron : « Les prix vont augmenter et des lignes peu rentables disparaîtront »[/size]
05.03.2019
Jacques SAYAGH
Avec le rachat annoncé de Eurolines et Isilines par Flixbus, la compagnie allemande n’aura plus qu’un seul concurrent en France : Ouibus, en cours d’acquisition par BlaBlaCar. Il ne restera donc que deux opérateurs. « Une situation de quasi-monopole », analyse l’économiste Yves Crozet.
La compagnie allemande de cars longue distance Flixbus est entrée en négociations avec le Français Transdev pour lui acheter les sociétés Eurolines et Isilines. Il ne restera donc que deux compagnies à opérer les
liaisons interrégionales en France : Flixbus et Ouibus, en cours de rachat par BlaBlaCar. Quelles seront les conséquences de cette concentration du marché ? L’analyse d’un spécialiste des transports.
Entretien avec Yves Crozet, chercheur, membre du laboratoire CNRS aménagement, économie, transport.
Il ne restera que deux compagnies de cars intercités. Moins de concurrence, ça veut dire une hausse des prix ?
Oui. Parce qu’on va se retrouver en situation de quasi-monopole. Ces cars ont été lancés avec des prix cassés. Les opérateurs perdent toujours de l’argent. Ils devront accroître les prix pour trouver une rentabilité. Cela passe aussi par une augmentation du taux de remplissage.
De quelle façon ?
Les deux opérateurs vont mettre le paquet sur les liaisons les plus rentables, par exemple vers les aéroports de Paris et Lyon. Ou encore la ligne Paris-Caen-Le Havre. Paris-Lille fonctionne aussi très bien : la distance est moyenne donc le temps de parcours n’est pas beaucoup plus important que le train.
Sur les longues distances, le train reste donc compétitif.
Oui. Surtout avec l’offre à bas coûts Ouigo. Un passager Ouigo paie en moyenne trois centimes du kilomètre. En TGV, c’est dix centimes. Le car est, lui, entre quatre et cinq centimes. Les opérateurs ne pourront donc pas trop augmenter le prix du car.
Qu’adviendra-t-il des lignes de car peu rentables ?
Certaines disparaîtront. Flixbus va étudier une à une les lignes Isilines et ne conserver que les plus intéressantes. BlaBlaCar va procéder de la même façon avec Ouibus.
Au fait, pourquoi BlaBlaCar se lance-t-il dans le bus ?
Le covoiturage génère peu de profit. BlaBlaCar n’est devenu rentable qu’en 2018. Il élargit donc son offre au bus. Il lance des BlaBlaBus en Allemagne, où le marché est porteur.
L’Allemagne a pris de l’avance ?
Oui. Le car y a été libéralisé trois ans avant la France. Il s’est surtout développé beaucoup plus rapidement. Il est parvenu très vite à 30 millions de passagers par an contre 7 millions en France.
Pourquoi ?
Outre-Rhin, la concurrence du train est moins forte. La grande vitesse est peu répandue. Et il y a beaucoup de villes moyennes. Les trains longue distance doivent souvent s’arrêter. Munich-Berlin, c’est 5 h 30 en train. En bus, c’est à peine plus long.
Le train freine donc le développement du car en France.
Oui. On pourra atteindre 10 millions de passagers en car. Mais guère davantage. Il en faudrait pourtant 12 à 13 millions pour que les compagnies s’y retrouvent.
Quel bilan peut-on dresser de la libéralisation du car depuis 2015 ?
C’est une loi excellente du point de vue social. Elle a permis à des personnes à faible ressource de voyager à moindre coût. Mais on reste en-deçà des promesses d’Emmanuel Macron, qui était alors ministre de l’Économie. Il parlait de 20 000 créations d’emplois. On en est à 2 600.
05.03.2019
Jacques SAYAGH
Avec le rachat annoncé de Eurolines et Isilines par Flixbus, la compagnie allemande n’aura plus qu’un seul concurrent en France : Ouibus, en cours d’acquisition par BlaBlaCar. Il ne restera donc que deux opérateurs. « Une situation de quasi-monopole », analyse l’économiste Yves Crozet.
La compagnie allemande de cars longue distance Flixbus est entrée en négociations avec le Français Transdev pour lui acheter les sociétés Eurolines et Isilines. Il ne restera donc que deux compagnies à opérer les
liaisons interrégionales en France : Flixbus et Ouibus, en cours de rachat par BlaBlaCar. Quelles seront les conséquences de cette concentration du marché ? L’analyse d’un spécialiste des transports.
Entretien avec Yves Crozet, chercheur, membre du laboratoire CNRS aménagement, économie, transport.
Il ne restera que deux compagnies de cars intercités. Moins de concurrence, ça veut dire une hausse des prix ?
Oui. Parce qu’on va se retrouver en situation de quasi-monopole. Ces cars ont été lancés avec des prix cassés. Les opérateurs perdent toujours de l’argent. Ils devront accroître les prix pour trouver une rentabilité. Cela passe aussi par une augmentation du taux de remplissage.
De quelle façon ?
Les deux opérateurs vont mettre le paquet sur les liaisons les plus rentables, par exemple vers les aéroports de Paris et Lyon. Ou encore la ligne Paris-Caen-Le Havre. Paris-Lille fonctionne aussi très bien : la distance est moyenne donc le temps de parcours n’est pas beaucoup plus important que le train.
Sur les longues distances, le train reste donc compétitif.
Oui. Surtout avec l’offre à bas coûts Ouigo. Un passager Ouigo paie en moyenne trois centimes du kilomètre. En TGV, c’est dix centimes. Le car est, lui, entre quatre et cinq centimes. Les opérateurs ne pourront donc pas trop augmenter le prix du car.
Qu’adviendra-t-il des lignes de car peu rentables ?
Certaines disparaîtront. Flixbus va étudier une à une les lignes Isilines et ne conserver que les plus intéressantes. BlaBlaCar va procéder de la même façon avec Ouibus.
Au fait, pourquoi BlaBlaCar se lance-t-il dans le bus ?
Le covoiturage génère peu de profit. BlaBlaCar n’est devenu rentable qu’en 2018. Il élargit donc son offre au bus. Il lance des BlaBlaBus en Allemagne, où le marché est porteur.
L’Allemagne a pris de l’avance ?
Oui. Le car y a été libéralisé trois ans avant la France. Il s’est surtout développé beaucoup plus rapidement. Il est parvenu très vite à 30 millions de passagers par an contre 7 millions en France.
Pourquoi ?
Outre-Rhin, la concurrence du train est moins forte. La grande vitesse est peu répandue. Et il y a beaucoup de villes moyennes. Les trains longue distance doivent souvent s’arrêter. Munich-Berlin, c’est 5 h 30 en train. En bus, c’est à peine plus long.
Le train freine donc le développement du car en France.
Oui. On pourra atteindre 10 millions de passagers en car. Mais guère davantage. Il en faudrait pourtant 12 à 13 millions pour que les compagnies s’y retrouvent.
Quel bilan peut-on dresser de la libéralisation du car depuis 2015 ?
C’est une loi excellente du point de vue social. Elle a permis à des personnes à faible ressource de voyager à moindre coût. Mais on reste en-deçà des promesses d’Emmanuel Macron, qui était alors ministre de l’Économie. Il parlait de 20 000 créations d’emplois. On en est à 2 600.
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