par LeChaix Mer 7 Fév - 16:38
20 ans après sa suppression, le train de nuit reliant Paris à Aurillac a signé son grand retour avec une première circulation le dimanche 10 décembre 2023. L’État a donc tenu sa promesse… Mais dans le Cantal, certains habitants et élus râlent et raillent des conditions de circulation avec une « offre au rabais ». Ce voyage au bout de la nuit est-il la chronique d’un échec annoncé ? Rien n’est moins sûr, si les quelques ajustements nécessaires se concrétisent
Tout débute par une annonce de Jean Castex, alors Premier ministre, lors d’une visite à Mauriac en octobre 2021 au Congrès des maires. Il s’appuie sur un rapport d’étude publié par la Direction générale des infrastructures, des transports et de la mer (DGITM) paru en mai 2021 au sujet du développement de nouvelles lignes de trains d’équilibre du territoire (TET). Ce rapport très complet rappelle tout d’abord que les trains de nuit sont des TET dont l’autorité organisatrice n’est autre que l’État depuis le 1er janvier 2011. Son rôle est de définir le service attendu au travers d’une convention d’exploitation signée avec SNCF Voyageurs. Au 1er janvier 2020, les TET ne regroupent plus que deux lignes de nuit : Paris – Briançon et Paris – Rodez/Latour-de-Carol. Cette dernière étant prolongée de Toulouse à Cerbère/Port-Bou avec un cofinancement de la région Occitanie. Il est également prévu de remettre en circulation en 2022 deux autres lignes de nuit : Paris – Nice et Paris – Tarbes. Cette étude présente alors des propositions de développement de nouvelles lignes intérieures et internationales. Il est abordé la question de la desserte du Massif central : celle-ci faisant l’objet d’une étude d’un train tritranche via Clermont-Ferrand tel qu’il circulait jusqu’à l’été 2003 : • une tranche vers Aurillac devant être prolongée sur Rodez et Albi ; • une tranche vers Millau et Béziers via la ligne des Causses (jumelée jusqu’à Neussargues avec la tranche Aurillac/Rodez/Albi) ; • une tranche vers Montpellier via la ligne des Cévennes. Mais face au déficit prévisionnel d’exploitation annuel, compte tenu de l’incertitude pesant sur les infrastructures (notamment la ligne des Causses), et devant l’absence de matériel remorqué en nombre suffisant, la DGITM écarte ce premier scénario et préfère étudier une desserte du bassin aurillacois combinée avec la desserte de Toulouse via Brive. La DGITM présente ainsi un nouveau scénario d’une ligne de nuit Paris – Clermont via Brive et Aurillac. Proposition plutôt surprenante au premier abord.
Pierre Louis Espinasse 07 02 2024
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