Ligne SNCF Brest-Quimper. Il reste à séduire les « vrais » usagers
Publié le 11 décembre 2017
Le Télégramme
La SNCF et le Conseil régional ne le nient pas : les voyageurs opportunistes étaient très majoritaires hier.
Mais cela cadrait parfaitement avec l'objectif de faire découvrir la ligne à un public familial. Reste que le vrai défi commence, celui de reconquérir les usagers perdus pour revenir aux chiffres de 2012, quand 180.000 voyages entre les deux grandes villes du Finistère étaient comptabilisés chaque année. Deux ans plus tard, après les premiers ralentissements liés à la détérioration de la ligne, ce nombre était tombé à 160.000. Et depuis sa fermeture il y a un an, pour mener à bien le chantier, le car de substitution avait perdu 25 % d'abonnés en route. Aujourd'hui, l'heure est à la reconquête de ces clients perdus, et le Conseil régional en est parfaitement conscient. Raison pour laquelle, il a fixé à 9 € le billet aller entre Brest et Quimper, pour les voyageurs occasionnels qui représentent la majorité du trafic. Il faudra bien ça pour rester compétitif face à la concurrence qui s'est encore renforcée ces dernières années. Outre le développement du covoiturage, le rail doit faire face aux cars Macron, qui proposent le trajet vers Quimper pour moins cher (5 €) avec un gain de temps moyen d'un quart d'heure mais avec une fréquence nettement moindre. Le train devient toutefois plus rentable dès que l'on prend un abonnement mensuel. D'autant plus dans cette phase de relance de la ligne, où la collectivité a décidé d'offrir une ristourne de 25 % chaque mois, hors prise en charge par l'employeur.
Publié le 11 décembre 2017
Le Télégramme
Les TER entre Brest et Quimper ont été pris d'assaut hier. La gratuité mise en place pour l'inauguration de la ligne rénovée a surtout attiré un public profitant de l'aubaine. Mais un autre défi commence : celui de reconquérir les vrais usagers, qui ont pris l'habitude d'utiliser un autre moyen de locomotion.
« On n'imaginait pas un tel engouement il y a encore quelques jours ». Presque surpris, le communicant de la SNCF. Encore heureux qu'il avait été demandé aux gens de retirer les tickets gratuits quelques jours avant l'opération. Cette anticipation a permis d'installer un deuxième module de wagons pour doubler la capacité. Toute la journée, le succès de l'opération ne s'est pas démenti. Et beaucoup de voyageurs ont fait l'aller-retour sans même sortir du train ! C'est peut-être ce qu'aurait dû faire ce jeune couple en provenance de Quimper avec ses trois enfants. « On est venus à Brest avec l'idée de profiter des commerces, mais tout était fermé » ! Quant au confort de la ligne rénovée, ils n'avaient pas trop d'éléments de comparaison, car c'était la première fois qu'ils empruntaient ce tronçon en train. Une première aussi pour Yves, 85 ans, qui n'avait pas pris le train depuis 1958, et son épouse Andrée, 82 ans. Eux ont fait le trajet dans l'autre sens, « pas pour visiter Quimper, mais pour admirer les paysages depuis les fenêtres ».
À la reconquête des usagers
La SNCF et le Conseil régional ne le nient pas : les voyageurs opportunistes étaient très majoritaires hier.
Mais cela cadrait parfaitement avec l'objectif de faire découvrir la ligne à un public familial. Reste que le vrai défi commence, celui de reconquérir les usagers perdus pour revenir aux chiffres de 2012, quand 180.000 voyages entre les deux grandes villes du Finistère étaient comptabilisés chaque année. Deux ans plus tard, après les premiers ralentissements liés à la détérioration de la ligne, ce nombre était tombé à 160.000. Et depuis sa fermeture il y a un an, pour mener à bien le chantier, le car de substitution avait perdu 25 % d'abonnés en route. Aujourd'hui, l'heure est à la reconquête de ces clients perdus, et le Conseil régional en est parfaitement conscient. Raison pour laquelle, il a fixé à 9 € le billet aller entre Brest et Quimper, pour les voyageurs occasionnels qui représentent la majorité du trafic. Il faudra bien ça pour rester compétitif face à la concurrence qui s'est encore renforcée ces dernières années. Outre le développement du covoiturage, le rail doit faire face aux cars Macron, qui proposent le trajet vers Quimper pour moins cher (5 €) avec un gain de temps moyen d'un quart d'heure mais avec une fréquence nettement moindre. Le train devient toutefois plus rentable dès que l'on prend un abonnement mensuel. D'autant plus dans cette phase de relance de la ligne, où la collectivité a décidé d'offrir une ristourne de 25 % chaque mois, hors prise en charge par l'employeur.
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