Loudéac. Fermeture de la gare : terminus, Jacky descend
Publié le 07 mars 2017 à 00h00
Modifié le 07 mars 2017 à 09h14
Samuel Uguen
Quand les billets étaient faits à la main...
Durant plus de trois décennies, il a vu la gare évoluer, passant de neuf personnes à une seule. Il a connu la fin du fret ferroviaire, en 1989, et il a assisté à l'arrêt des trains de voyageurs, le 31 août 2006. « Ce sont des dates qui marquent », commente le cheminot, seul en poste (avec sa remplaçante, Claudine Le Bris) depuis presque onze années.
Jacky Bruneteau se remémore, en se marrant, cette époque pré-informatique où les billets étaient faits à la main et où le prix était fixé au kilomètre. « On avait des classeurs qui indiquaient les distances. Quand tu faisais un billet Loudéac-Toulouse, il fallait calculer le kilométrage entre chaque gare du parcours, retrace-t-il. C'était le pied parce que tu étais obligé de travailler avec ta tête alors que maintenant tu es tributaire de la machine. »
« C'est le service plus »
Il se rappelle aussi avec bonheur du train spécialement affrété, en 1984, pour que les scolaires du coin puissent découvrir Versailles. « La première année, on a réussi à envoyer 700 mômes, souligne-t-il fièrement. À l'issue de ce voyage, on a eu un afflux de clientèle avec des personnes qui découvraient qu'il y avait une gare à Loudéac ! » Pendant 35 ans, Jacky Bruneteau a été à l'écoute des voyageurs, cherchant pour chacun le tarif le plus avantageux. Toujours avec le sourire. Souvent avec une blague en prime du billet. « Quand tu as la chance de faire un métier que tu aimes, au contact du public, tu dois d'assumer tes responsabilités », affirme cet homme de principes.
« C'est le service plus », sourit Viviane Duros, de l'office de tourisme. « On passe après un personnage. Les gens ont à peine passé les portes qu'il sait déjà ce qu'ils veulent », constate celle qui, avec Céline Boscher et Anita Boscher, accueillera désormais les voyageurs, à la Maison des services publics, à compter du 14 mars.
Un souhait : l'office de tourisme à la gare
Avant de partir, Jacky Bruneteau confie tout de même un regret. « La SNCF n'est plus ce qu'elle était. Je suis entré dans une boîte où il y avait une âme, l'âme cheminote, que je ne connaissais pas. De l'arpète au cadre, tout le monde se tutoyait. Aujourd'hui, c'est du chacun pour soi. Mais je crois que c'est le cas dans toutes les boîtes, malheureusement. Ce que je fais ici me plaît mais c'est aspect-là est désolant. »
La nature joyeuse de l'homme reprend vite le dessus. De ses 35 ans de service, Jacky Bruneteau préfère ne garder que le meilleur. Et avant de donner son dernier tour de clé, il formule un souhait pour l'avenir de ce lieu qui lui est cher. « J'aimerais que ce bâtiment ne reste pas inoccupé trop longtemps. Je serais super-heureux de voir l'office de tourisme intégrer la gare. » À bon entendeur...
Le Télégrammehttp://www.letelegramme.fr/cotes-darmor/loudeac/fermeture-de-la-gare-terminus-jacky-descend-07-03-2017-11424731.php#fmvyt5UpovSqYZG8.99
Publié le 07 mars 2017 à 00h00
Modifié le 07 mars 2017 à 09h14
Samuel Uguen
La gare SNCF de Loudéac fermera définitivement ses portes ce midi. La fin d'une époque. Et le dernier arrêt pour Jacky Bruneteau, personnage emblématique de l'institution. Après 35 ans de service, le cheminot s'engage sur la voie de la retraite.
Après deux années comme serveur et cinq ans chez Olida, Jacky Bruneteau est entré à la SNCF en avril 1982, sur les conseils avisés du grand-père de son épouse, ancien cheminot. Ses débuts, il les a faits à la gare de Loudéac, la ville qui l'a vu naître et grandir. « À l'époque, on m'a dit : préparez vos valises, vous êtes en formation, vous ne resterez pas six mois », se souvient-il, l'oeil rieur. Mais Jacky Bruneteau n'a jamais quitté la gare de Loudéac à laquelle il est resté fidèle pendant 35 ans. Jusqu'à aujourd'hui où, à 12 h 30, il fermera pour la dernière fois la porte de l'institution. La dernière matinée du dernier cheminot.Quand les billets étaient faits à la main...
Durant plus de trois décennies, il a vu la gare évoluer, passant de neuf personnes à une seule. Il a connu la fin du fret ferroviaire, en 1989, et il a assisté à l'arrêt des trains de voyageurs, le 31 août 2006. « Ce sont des dates qui marquent », commente le cheminot, seul en poste (avec sa remplaçante, Claudine Le Bris) depuis presque onze années.
Jacky Bruneteau se remémore, en se marrant, cette époque pré-informatique où les billets étaient faits à la main et où le prix était fixé au kilomètre. « On avait des classeurs qui indiquaient les distances. Quand tu faisais un billet Loudéac-Toulouse, il fallait calculer le kilométrage entre chaque gare du parcours, retrace-t-il. C'était le pied parce que tu étais obligé de travailler avec ta tête alors que maintenant tu es tributaire de la machine. »
« C'est le service plus »
Il se rappelle aussi avec bonheur du train spécialement affrété, en 1984, pour que les scolaires du coin puissent découvrir Versailles. « La première année, on a réussi à envoyer 700 mômes, souligne-t-il fièrement. À l'issue de ce voyage, on a eu un afflux de clientèle avec des personnes qui découvraient qu'il y avait une gare à Loudéac ! » Pendant 35 ans, Jacky Bruneteau a été à l'écoute des voyageurs, cherchant pour chacun le tarif le plus avantageux. Toujours avec le sourire. Souvent avec une blague en prime du billet. « Quand tu as la chance de faire un métier que tu aimes, au contact du public, tu dois d'assumer tes responsabilités », affirme cet homme de principes.
« C'est le service plus », sourit Viviane Duros, de l'office de tourisme. « On passe après un personnage. Les gens ont à peine passé les portes qu'il sait déjà ce qu'ils veulent », constate celle qui, avec Céline Boscher et Anita Boscher, accueillera désormais les voyageurs, à la Maison des services publics, à compter du 14 mars.
Un souhait : l'office de tourisme à la gare
Avant de partir, Jacky Bruneteau confie tout de même un regret. « La SNCF n'est plus ce qu'elle était. Je suis entré dans une boîte où il y avait une âme, l'âme cheminote, que je ne connaissais pas. De l'arpète au cadre, tout le monde se tutoyait. Aujourd'hui, c'est du chacun pour soi. Mais je crois que c'est le cas dans toutes les boîtes, malheureusement. Ce que je fais ici me plaît mais c'est aspect-là est désolant. »
La nature joyeuse de l'homme reprend vite le dessus. De ses 35 ans de service, Jacky Bruneteau préfère ne garder que le meilleur. Et avant de donner son dernier tour de clé, il formule un souhait pour l'avenir de ce lieu qui lui est cher. « J'aimerais que ce bâtiment ne reste pas inoccupé trop longtemps. Je serais super-heureux de voir l'office de tourisme intégrer la gare. » À bon entendeur...
Le Télégrammehttp://www.letelegramme.fr/cotes-darmor/loudeac/fermeture-de-la-gare-terminus-jacky-descend-07-03-2017-11424731.php#fmvyt5UpovSqYZG8.99
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