Carhaix - Paimpol : la ligne ne tient qu'à un fil

Actualité
Mercredi 25 mars 2015

Transport ferroviaire. Carhaix - Paimpol : la ligne ne tient qu'à un fil
Certaine que si le tronçon Guingamp - Paimpol se fragilise, c'est toute la ligne de chemin de fer Carhaix - Paimpol qui trinquera, la CGT mobilise et réclame l'accélération des travaux de rénovation...
Le personnel de la gare et les représentants de la CGT, hier matin en gare de Paimpol : Joël Jégou, François Laporte, Daniel Tréguier, Jean-Yves Le Magoariec et Mélissa Le Bars. Le rail vaut bien une nouvelle bataille...
Ouest-France.





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Pétitions, manifestation de soutien prévue fin avril à Paimpol... « Tout sera fait pour mobiliser la population et les acteurs économiques afin d'accélérer les travaux de rénovation de la ligne ferroviaire Guingamp - Paimpol », promettent les délégués CGT, représentants du personnel (69 salariés) de la CFTA (Chemin de fer et transport automobile).
« C'est une question de survie. Il faut que ces travaux démarrent début 2016 et non en septembre 2016... Tout le monde semble d'accord pour prendre part au tour de table financier (1) alors pourquoi attendre ? » interrogent Jean-Yves Le Magoariec, Joël Jégou et François Laporte.

« Un malade sous perfusion »

Heureux du soutien de la région Bretagne et du consensus général sur la nécessité de financer les travaux, les trois hommes insistent sur l'urgence, au lieu de quoi, la ligne Guingamp - Paimpol ne pourra plus garder longtemps ses voyageurs.
« Nous sommes déjà navrés de voir que la Vapeur du Trieux ne pourra pas fonctionner cet été. Je suis conducteur, je vois bien les choses se dégrader, témoigne Jean-Yves Le Magoariec. Alors que le trajet durait 40 minutes, nous en sommes presque à 1 heure 10 aujourd'hui. Il y a des portions de 10 km où on ne dépasse plus des 30 km/h, comme entre Trégonneau et Plouëc, ou entre Frynaudour et Plounez. »
 

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L'état de la voie fait l'objet d'un contrôle trimestriel « mais il y a toujours quelque chose à réparer », souligne le conducteur. Lorsque la ligue sera refaite, on arrivera à 37 minutes de trajet. Ça sera intéressant pour les gens qui rejoindront la plateforme de Guingamp où Paris ne sera bientôt plus qu'à 2 heures 30. Il y a de l'avenir mais aujourd'hui, à 30 km/h, nos clients partent et le covoiturage se met en place. »

Huit mois de travaux

Il n'y a pas que les voyageurs qui désertent. À Plouisy, l'état de la voie a entraîné l'annulation du fret faute de pouvoir accueillir cinq à six trains représentant 1 800 tonnes de marchandises. « Comme un malade sous perfusion », la ligne se fragilise économiquement.
Sachant qu'il faudra supporter 8 mois de travaux en 2016 et une interruption d'activité qui obligera ensuite à la reconquête des usagers, les délégués secouent le cocotier : « On ne peut plus exploiter dans ces conditions, poursuit François Laporte. Dans l'intérêt de tous, il faut accélérer la fin du tour de table et trouver les 4 ou 5 millions d'euros restants. »
Les regards se tournent vers les décideurs qui ne donneront réponse que fin juin. La CFTA est sous-traitante et exploite la ligne, la Région Bretagne met à disposition le parc autorail et Réseau ferré de France (RFF) est propriétaire de la ligne. Le dossier passe donc de main en main, y compris chez les élus du conseil général et des communautés de communes.
À l'évidence, le malade ne peut plus attendre longtemps... Le traintrain doit gérer l'avenir façon TGV.
 

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(1) Il faut trouver 28 millions d'euros. 23 M€ sont assurés, la Région Bretagne prenant 40 %, à elle seule. Le reste est réparti entre RFF, le conseil général, le Pays, les communautés de communes et la CFTA.

Quels travaux ?, RVB, ça m'étonne et pourtant why not comme dirait armoricain. Ligne pour touristes et férus de rails... 1h 10...c'est vraiment  la "perfu"
et Carhaix Guingamp! pas beaucoup mieux.
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Complément d'informations et à titre de comparaison :
la rénovation de l'antenne Plouaret - lannion réalisée entre septembre 2014 et janvier 2015 = 4 mois d'interruption de trafic sur la voie unique,
renouvellement des constituants de la voie sur 14 km avec mise en place de LRS (longs rails soudés) coût 13,5 millions d'euros cofinancés
par la Région Bretagne : 40 %, RFF : 35 %, Lannion communauté : 11 %, l'Etat : 10 % et le département des Cotes d'Armor : 4 %
Donc pour Guingamp - Paimpol : 36 kilomètres c'est plus du double de kilométrage à remplacer et ce sera encore la Région Bretagne qui va mettre la plus grosse somme pour ces travaux de modernisation... en sachant que la voie unique Landerneau - Quimper (en finistère) est également très atteinte et mérite elle aussi des travaux urgents pour un coût approchant les 100 millions !